C'est un grand plaisir et un honneur pour moi de visiter l'Égypte pour la troisième fois en tant que ministre des Affaires étrangères de la Grèce.
Je voudrais vous remercier, Monsieur le Ministre Shoukry, mon ami Sameh, pour l'excellente coopération que nous avons. Nous avons eu une longue conversation avec le président Sisi, qui s'est montré constructif sur tous les sujets.
Nous avons eu l'occasion de constater que nous avons beaucoup de choses en commun et que nous sommes des États aux vues similaires. En effet, la Grèce et l'Égypte ont beaucoup en commun, ce qui nous permet d'être très optimistes quant à notre avenir commun et à notre coopération commune.
Notre coopération stratégique repose sur des liens historiques. Nous sommes deux piliers de la stabilité dans notre région instable. Nous partageons une vision commune et nous sommes déterminés à relever les défis multidimensionnels de notre époque et de notre région. Il en va de même pour Chypre, avec laquelle nous entretenons une solide coopération trilatérale.
Avec le ministre Shoukry, nous avons discuté des moyens de renforcer nos liens bilatéraux. L'interconnexion électrique entre la Grèce et l'Égypte, qui a été approuvée par la Commission européenne en tant que projet d'intérêt commun, est typique des liens entre les deux États et les deux nations. Notre coopération s'étend à d'autres domaines tels que le commerce, la culture et le tourisme.
Bien entendu, nous continuerons à soutenir les relations entre l'Égypte et l'Union européenne. En tant que ministre des Affaires étrangères de l'un des plus anciens États membres de l'Union européenne, j'aurai l'occasion d'accueillir le ministre Shoukry au Conseil des affaires étrangères à Bruxelles lundi prochain, dans le cadre du Conseil d'association UE-Égypte.
Il est entendu que la raison principale de ma visite aujourd'hui est la situation au Moyen-Orient. Nous essayons de promouvoir ensemble la paix et la stabilité dans la région. Nous comprenons qu'il s'agit d'une situation très sensible et que nous devons agir immédiatement.
La Grèce est profondément préoccupée par la situation critique à Gaza et la tension croissante en Cisjordanie, ainsi que par la possibilité que la crise s'étende au Liban et à la mer Rouge.
En ce qui concerne la mer Rouge en particulier, je voudrais souligner que la Grèce, en tant que nation possédante la plus grande flotte marchande au monde, et l'Égypte, qui contrôle le point de connexion géostratégique entre la Méditerranée et la mer Rouge, ont un intérêt commun à imposer la stabilité dans la région.
La Grèce, en tant qu'allié stratégique fiable de toutes les nations arabes et en particulier de l'Égypte, fait tout son possible pour empêcher une escalade et pour trouver une véritable solution à ce problème intense.
À cette fin, je me suis rendu dans la région et j'ai discuté avec toutes les parties. Je suis en communication constante avec le ministre Shoukry, avec qui je travaille étroitement pour coordonner notre action.
Nous apprécions grandement les initiatives du Caire pour trouver des solutions et sa proposition de résoudre la crise humanitaire et de créer une situation durable pour le « jour d’après ».
En effet, la situation humanitaire à Gaza et le nombre élevé de victimes exigent une action immédiate.
La Grèce a été l'un des premiers pays à envoyer de l'aide humanitaire à Gaza. Nous continuerons à le faire à l'avenir.
L'accord conclu hier en vue de fournir davantage de médicaments et d'aide humanitaire aux civils de Gaza est un premier pas dans la bonne direction. Cependant, ce n'est pas suffisant.
Nous devons prendre d'autres mesures, qui consisteront notamment à fournir des produits de base à ceux qui en ont besoin, ainsi que des infrastructures de base à la population locale.
Nous devons veiller à ce qu'il n'y ait pas de déplacements de population et à ce que les gens puissent vivre chez eux dans la paix et la prospérité, sans craindre les attaques et le terrorisme.
À cette fin, il faut un plan détaillé fondé sur les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, sur la base de la solution à deux États. Nous travaillerons dur ensemble dans cette direction.
Monsieur le Ministre, compte tenu de l'instabilité actuelle, je suis fermement convaincu que la coopération politique et économique bilatérale entre la Grèce et l'Égypte, associée à notre vision commune de la paix, du développement et de la prospérité dans la région, devrait servir d'exemple à suivre.
Monsieur le Ministre Shoukry, Cher Sameh,
Merci encore pour votre chaleureuse hospitalité et votre accueil généreux ici en Égypte.
JOURNALISTE : M. Gerapetritis, nous avons vu hier qu'un pétrolier grec a été attaqué en mer Rouge. Êtes-vous préoccupé par la situation en mer Rouge et que devraient faire les alliés occidentaux pour protéger la région ?
G. GERAPETRITIS : Nous sommes très préoccupés par la situation en général. Nous sommes préoccupés par l'extension de la crise au sud d'Israël, au Liban, à la Cisjordanie et, bien sûr, à la mer Rouge. Pour la mer Rouge en particulier, l'inquiétude grandit, car la sécurité de la navigation, qui est d'une importance capitale pour la conduite du commerce international, est directement affectée. C'est pourquoi nous sommes particulièrement inquiets.
Comme vous le savez, une task force est en train de se constituer sur le terrain pour prévenir les hostilités et les attaques contre la flotte marchande, qui sont inacceptables et contraires au droit international de la mer. C'est pourquoi nous devons être vigilants. Il est évident que nous ne soutenons aucune forme d'agression et d'hostilité.
Nous devons créer un canal de dialogue pour prévenir toutes ces violations du droit international, avec nos alliés et surtout avec l'Égypte, qui est la principale partie prenante en raison du canal de Suez. Je pense que nous devons travailler ensemble car nous sommes tous conscients des conséquences, non seulement humanitaires mais aussi économiques, si la crise devait s'étendre de manière incontrôlée dans la mer Rouge. Cela aurait des conséquences régionales et mondiales. Je pense donc que nous avons besoin d'un partenariat très fort entre les nations pour discuter de la situation. Comme vous le savez, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté une résolution à ce sujet. Nous devons veiller à ce que le commerce ne soit pas interrompu afin de protéger le commerce mondial.
Janvier 17, 2024