Déclarations du ministre des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, à l'issue de sa rencontre avec la haute représentante de l'Union européenne pour les Αffaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas (Athènes, 6.11.2025)

Déclarations du ministre des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, à l'issue de sa rencontre avec la haute représentante de l'Union européenne pour les Αffaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas (Athènes, 6.11.2025)

Je souhaite aujourd'hui la bienvenue à Athènes à Mme Kaja Kallas, haute représentante de l'Union européenne pour les Αffaires étrangères et la politique de sécurité.

Une personnalité de haut rang qui confère une véritable autorité à l'institution du haut représentant et qui sert avec vigueur et succès la vision européenne d'approfondissement et de sécurité de l'Union, dans une période extrêmement difficile.

Comme à chaque fois que nous nous rencontrons, nous avons eu avec Mme Kallas une discussion particulièrement productive sur les développements en Ukraine, au Moyen-Orient, mais aussi dans le monde entier.

En ce qui concerne l'Ukraine, la Grèce continuera à soutenir la lutte du peuple ukrainien pour la défense de son indépendance et de son intégrité territoriale. Elle continuera également à contribuer à la reconstruction et au développement du pays.

Elle continuera à soutenir toute initiative de paix visant à mettre fin à la guerre. Et pour que cette paix soit durable, l'Ukraine doit faire partie de la solution et jouer un rôle essentiel dans les négociations, tout comme l'UE, qui doit toujours se tenir aux côtés de l'Ukraine, et nous ferons tout notre possible pour que cela se produise.

En ce qui concerne Gaza, il est primordial de garantir la mise en œuvre des accords conclus, le maintien du cessez-le-feu et l'acheminement de l'aide humanitaire, qui doit parvenir sans entrave à la population civile de Gaza.

Nous espérons que la mission européenne EUBAM reprendra immédiatement ses activités afin de faciliter le passage des personnes et l'acheminement de l'aide humanitaire.

La Grèce, géographiquement proche du Moyen-Orient, interlocutrice honnête et amie de toutes les parties, est activement présente pour l'avenir de Gaza, pour la paix et la prospérité dans la région.

Nous restons attachés à la solution à deux États sur la base des résolutions de l'ONU, seule base possible pour répondre à la revendication historique des Palestiniens d'un État indépendant et à celle d'Israël d'une sécurité dans la région.

Nous considérons que le soutien institutionnel et économique de l'Autorité palestinienne est nécessaire pour que la paix puisse être instaurée dans la région très éprouvée de Gaza.

Mais au-delà des deux grands conflits dans notre région, l'Europe, comme nous en avons discuté avec la haute représentante, doit également garder les yeux rivés sur d'autres régions du monde où des crises couvent.

En ce qui concerne l'Afrique, où des conflits armés et des crises font rage dans de nombreux pays, l'Union doit, à notre avis, prendre des mesures immédiates. Afin de rétablir la paix, de prévenir des crises humanitaires encore plus graves dans l'ensemble de la région et de contrôler d'éventuels flux migratoires massifs. En tant que pays méditerranéen et pays de premier accueil, la Grèce s'intéresse activement à cette question.

En ce qui concerne la Syrie, nous devons nous en tenir à l'exigence évidente d'une transition politique inclusive, qui garantira la représentation de toutes les communautés ethniques et religieuses du pays, sans exclusion, mais aussi, bien sûr, la nécessité d'une responsabilité pleine et effective de tous les responsables des violences commises contre les chrétiens, les druzes et les alévis.

En ce qui concerne les Balkans occidentaux, nous avons discuté avec Mme Kallas, il s'agit d'une région historique de développement des nationalismes et des conflits. Nous devons agir en tant qu'Europe et envoyer un message politique fort en faveur de la perspective européenne afin d'accélérer le processus d'adhésion là où il est mûr.

Bien sûr, cela ne peut se faire sans une harmonisation des questions de politique étrangère et de sécurité, comme l'a d'ailleurs très justement souligné Mme Kallas à l'occasion de l'annonce du paquet Elargissement 2025.

Comme il va sans dire, chaque pays candidat doit respecter l'acquis européen, le droit international, les principes de la démocratie et de bon voisinage.

Chère Kaya,

Nous avons discuté de la nécessité non seulement de réagir, mais aussi d'agir sur les questions qui nous préoccupent. La vision d'une autonomie stratégique de l'Union est très importante, tout comme le sont les intérêts nationaux des États membres, qui appellent à une Europe forte, sans dépendances extérieures. La politique étrangère commune et la défense de l'Europe sont des questions existentielles qui ne tolèrent ni retard ni compromis. Et la Grèce restera inébranlable sur cette position.

L'objectif ultime est l'union géopolitique, qui promouvra et défendra la liberté, la démocratie et la réalité géopolitique fondée sur l'ordre juridique international.

C'est dans cet esprit, Madame la Haute Représentante, que je vous souhaite la bienvenue à Athènes et vous remercie pour vos précieux services et notre excellente coopération.

Novembre 6, 2025