C'est avec un honneur et une joie particuliers que j'accueille à Athènes la ministre albanaise des Affaires européennes et étrangères, Mme Elisa Spiropali.
Chère Elisa,
Nous nous connaissons et avons déjà collaboré dans le cadre de nos fonctions précédentes. Je suis particulièrement heureux que l'une de vos premières visites à l'étranger après votre prise de fonctions soit en Grèce, ce qui démontre l'importance que vous accordez aux relations de bon voisinage.
La Grèce et l'Albanie sont unies par des liens d'amitié et de coopération de longue date. Nous reconnaissons bien sûr que nous avons traversé des moments difficiles et des épreuves.
Cependant, notre géographie commune, mais aussi la conjoncture géopolitique actuelle, nous obligent à regarder vers l'avenir. Nous devons travailler en étroite collaboration pour améliorer nos relations.
Nous croyons fermement que là où il y a une volonté, il y a un moyen.
C'est pourquoi nous devons nous concentrer sur ce qui nous unit, dans l'intérêt de la stabilité et de la prospérité de notre région. Et envisager l'avenir de nos relations bilatérales avec une certaine vision
En effet, la minorité ethnique hellénique autochtone en Albanie constitue à ce jour un pont de communication et de compréhension et est le lien indestructible entre les deux peuples.
La contribution des immigrants albanais qui vivent et prospèrent en Grèce, où ils ont fait preuve d'un degré très important d'intégration fonctionnelle dans la société grecque, est également très importante à cet égard.
Avec la ministre des Affaires étrangères de l'Albanie, nous avons eu l'occasion d'échanger nos points de vue sur des questions d'intérêt régional et international, sur notre coopération dans le cadre de l'OTAN et de l'Organisation des Nations Unies, mais aussi dans d'autres organisations et forums internationaux.
L'un des principaux thèmes abordés lors de nos discussions d'aujourd'hui a été l'élargissement, que nous reconnaissons tous comme une nécessité géopolitique pour l'Union européenne.
Comme lors de notre récente réunion à Vienne, où nous nous sommes retrouvés dans le cadre du Groupe des amis des Balkans occidentaux, j'ai souligné l'importance de donner un nouvel élan à la perspective européenne des Balkans occidentaux.
Avec l'Agenda de Thessalonique, la Grèce a été pionnière dans la promotion de l'idée d'intégrer les Balkans occidentaux dans la famille européenne. 22 ans après Thessalonique, la Grèce continue d'aller dans cette direction. Nous sommes prêts, dans la perspective de la présidence grecque du Conseil de l'Union européenne au second semestre 2027, à prendre des initiatives pour accélérer le processus d'intégration européenne des Balkans occidentaux.
Nous sommes convaincus que l'adhésion des Balkans occidentaux à la famille européenne est la seule voie pour créer un environnement de paix et de sécurité dans une région qui a connu une longue histoire de divisions et de conflits.
Elle contribuera également à surmonter les risques liés aux ingérences extérieures illégitimes, ainsi qu'à la résurgence des stéréotypes et des discours nationalistes et révisionnistes obsolètes, éléments qui ne contribuent pas à instaurer la confiance et de bonnes relations de voisinage.
La Grèce reste fidèle à sa position déclarée en faveur du rapprochement des Balkans occidentaux avec l'Union européenne, sur la base de leurs propres performances et réformes. Nous saluons à cet égard les progrès réalisés par l'Albanie, qui ont conduit cette année à l'ouverture des chapitres de négociation de l'adhésion, où la Grèce a adopté une attitude véritablement constructive.
Dans ce contexte, nous accordons une importance particulière au respect de toutes les obligations pertinentes, notamment en ce qui concerne les « domaines fondamentaux », dont les progrès déterminent le rythme global des négociations.
Une attention particulière doit être accordée au respect, à la protection et à la garantie des droits de la minorité ethnique grecque autochtone, qui constituent une priorité majeure pour nous, mais aussi pour l'ensemble du processus de consolidation de l'État de droit.
Nous sommes déjà convenus de renforcer notre coopération dans le cadre du fonctionnement des cadastres afin de restituer le plus rapidement possible les titres de propriété dans les zones d'intérêt pour la minorité grecque.
Madame la Ministre,
Lors de notre réunion d'aujourd'hui, nous sommes convenus qu'il existe une marge importante pour élargir de manière quantitative et substantielle une coopération déjà très diversifiée, en particulier dans des domaines tels que le commerce, la connectivité, l'énergie, les investissements, la coopération transfrontalière, le tourisme, l'éducation, la formation et la culture.
En outre, la quasi-totalité des questions qui préoccupent le monde contemporain, et en particulier les multiples défis, notamment dans les domaines de la sécurité, de la connectivité, de la crise climatique, dépassent les frontières nationales et nécessitent des consultations et des actions communes au niveau régional et international, a fortiori entre deux pays qui ont une longue tradition de coexistence et de coopération dans notre espace géographique commun.
Madame la Ministre, je vous souhaite à nouveau la bienvenue à Athènes, je vous souhaite plein succès dans vos nouvelles fonctions et je me réjouis d’une coopération sincère et fructueuse pour le bien de nos deux peuples. Bienvenue.
Décembre 16, 2025