L. ZOCHIOU : Bonjour à tous. Je commencerai par les événements les plus récents, à savoir la rencontre entre le ministre des Affaires étrangères et l'ambassadrice des États-Unis en Grèce, Mme Guilfoyle, après la remise de ses lettres de créance au président de la République. Au cours de cette rencontre protocolaire, l'excellent niveau des relations entre la Grèce et les États-Unis a été confirmé. Ces relations sont au meilleur moment de leur histoire ces dernières années, notamment grâce au partenariat stratégique. La conviction que la Grèce est un allié fiable jouant un rôle stratégique et stabilisateur dans la région de la Méditerranée orientale est désormais bien établie. Au-delà des discussions bilatérales, les discussions ont porté sur la préparation du 6e tour de dialogue stratégique entre la Grèce et les États-Unis, qui se tiendra à Athènes. La volonté des deux parties de faire de la Grèce un pôle énergétique dans la région a également été confirmée.
Permettez-moi de mentionner la dimension géopolitique de l'énergie, en tant qu'instrument de prospérité économique, mais aussi en tant qu'instrument de paix. L'énergie et la sécurité nationale sont indissociables et, par conséquent, à la lumière des développements géopolitiques mondiaux, nous promouvons le rôle central de la Grèce, tant dans les développements politiques qu'économiques et énergétiques de la région.
Comme vous le constaterez, les visites de responsables américains se sont multipliées ces derniers temps. Le ministre américain de l'Énergie, le ministre de l'Intérieur et le chef du Conseil national de la politique énergétique seront présents dans notre pays, ainsi que le vice-ministre des Affaires étrangères, chargé des questions administratives et du personnel, Michael Rigas, qui rencontrera le ministre des Affaires étrangères vendredi 7 novembre, ici au ministère des Affaires étrangères. Mme la vice-ministre des Affaires étrangères avait également rencontré M. Rigas lors de sa visite à Washington en septembre. Ils ont eu une discussion très constructive, tant sur les relations bilatérales que sur les développements régionaux, en mettant l'accent sur la situation des populations chrétiennes au Moyen-Orient, étant donné que M. Rigas est également chargé des questions relatives à la liberté religieuse.
Pour conclure le chapitre consacré aux États-Unis, je vais vous parler des précédentes visites du ministre en Irak et à Bahreïn, les 30 octobre et 1er novembre. Lors des rencontres du ministre des Affaires étrangères en Irak avec le président irakien et le président de la Chambre des représentants, le respect mutuel entre les deux pays, qui représentent deux civilisations anciennes, et la volonté commune de renforcer la coopération bilatérale dans les domaines de l'économie, des investissements et de la fourniture, par la Grèce, du savoir-faire en matière de tourisme et de culture ont été confirmés.
Lors de sa rencontre avec le vice-Premier ministre du gouvernement et ministre des Affaires étrangères irakien, le ministre des Affaires étrangères a annoncé la mise en place d'une liaison aérienne directe entre l'Grèce et Bagdad, qui débutera en décembre. L'importance de cette liaison est renforcée par le fait qu'il s'agit de la première liaison aérienne entre Bagdad et un État membre de l'Union européenne.
Au Bahreïn, au cours des deux jours suivants, le ministre des Affaires étrangères, outre sa participation au Manama Dialogue - un forum consacré aux questions de politique étrangère, la défense et la diplomatie, a pris la parole lors d'une table ronde sur la sécurité dans le Golfe et a évoqué le rôle de la Grèce au Moyen-Orient et en Méditerranée orientale. En marge de cet événement, le ministre des Affaires étrangères a eu des entretiens bilatéraux avec ses homologues de Bahreïn, de Jordanie et du Royaume-Uni.
Je m'attarderai sur le Royaume-Uni et sur la réunion bilatérale que le ministre a eue avec son homologue britannique, Yvette Cooper. Comme vous l'avez vu, les discussions ont porté principalement sur les relations bilatérales et les développements régionaux. Des questions relatives à la défense et aux relations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni ont été abordées
En ce qui concerne l'affaire Eurofighter, la Grèce n'impose pas de politique d'approvisionnement aux pays tiers. Toutefois, elle exprime ses positions et ses arguments, tant à ses alliés qu'à ses partenaires. Le ministre des Affaires étrangères a fait part des préoccupations de la Grèce concernant cette décision du Royaume-Uni, estimant qu'il va de soi que nous attendons des pays alliés qu'ils partagent les sensibilités de leurs alliés. La vice-ministre Alexandra Papadopoulou a abondé dans le même sens lors de sa rencontre avec le vice-ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni, M. Doughty, le 3 novembre à Athènes, dans le cadre du troisième examen annuel du cadre stratégique bilatéral entre la Grèce et le Royaume-Uni.
Au cours de cette période, le Premier ministre a également fait d'importantes annonces concernant le format multilatéral 5x5. Le 16 octobre, une discussion a eu lieu au parlement afin d'informer l'assemblée sur les questions de politique étrangère. Au cours de son discours, le Premier ministre a notamment annoncé l'initiative grecque visant à organiser une réunion des pays côtiers de la Méditerranée orientale. Comme vous le savez, cette proposition, ce format multilatéral 5x5, comprend cinq pays et cinq thèmes. Comme vous le savez, ces pays sont la Grèce, la République de Chypre, l'Égypte, la Türkiye et la Libye. Les thèmes abordés sont la migration, la protection de l'environnement marin, la lutte contre la pêche illégale et la délimitation des zones maritimes.
La Grèce partage des frontières maritimes communes avec ces quatre pays dans la Méditerranée orientale et fait face à des défis communs. Une Méditerranée orientale prospère est en tout cas dans l'intérêt de tous. Et il est évident que la Grèce agit et aspire à transformer la Méditerranée orientale, qui est aujourd'hui un théâtre de rivalités et de tensions, en une mer de coexistence pacifique, de sécurité et de prospérité.
Il existe une condition préalable évidente au fonctionnement de ce dispositif : le respect du droit international, y compris le droit international de la mer. Et le ministère des Affaires étrangères, comme vous le savez, s'est chargé d'étudier la faisabilité et les perspectives d'un tel projet. Comme nous le comprenons tous, cette initiative en est à un stade précoce de préparation. Il s'agit d'un projet complexe, étant donné que les parties à ce projet sont des États qui ont des problèmes et des différends de longue date, de sorte que les prochaines étapes nécessitent une planification très minutieuse et un renforcement progressif de la confiance.
En ce qui concerne le Sinaï, nous avons, dans un délai très court, assisté à l’ordination et à l'intronisation du nouvel higoumène du Monastère Sainte-Catherine du Mont Sinaï, M. Symeon. Le ministre des Affaires étrangères a assisté à l’ordination du nouvel higoumène du monastère, qui a eu lieu à Jérusalem le 19 octobre. Quelques jours plus tard, le 31 octobre, la cérémonie d'intronisation a eu lieu au monastère Sainte-Catherine, en présence du Premier ministre. La vice-ministre des Affaires étrangères, Mme Alexandra Papadopoulou, était également présente à l'intronisation.
Je tiens ici à souligner la contribution décisive de l'État grec à la résolution de la crise qui sévit au sein du monastère et, deuxièmement, en ce qui concerne la question qui s'est posée au sujet du statut du monastère, je répète que des consultations sont en cours. Un accord préliminaire a été trouvé entre la Grèce et l'Égypte. Cet accord garantit à perpétuité le caractère grec orthodoxe et cultuel de la monastère. Bien entendu, le résultat de cet accord sera soumis, après l'intronisation du nouvel higoumène, à la Sainte Communauté du Sinaï à Sainte-Catherine, qui aura le dernier mot.
Je mentionnerai également la participation du ministre des Affaires étrangères au sommet du processus de Berlin pour les Balkans occidentaux à Londres, à l'occasion des derniers développements du paquet d'élargissement de 2025. Le ministre a réitéré le soutien de la Grèce à la perspective d'adhésion des Balkans occidentaux. L'adhésion des Balkans occidentaux à la famille européenne doit se faire dans le plein respect de l'acquis européen, du droit international, des principes de la démocratie et de l'État de droit. Bien entendu, pour que le processus d'adhésion soit crédible, il doit être fondé sur le principe des mérites propres, le maintien de bonnes relations de voisinage et la coopération régionale. Le ministre a souligné qu'il fallait donner une vision aux peuples des Balkans occidentaux afin d'accélérer ce processus lancé à l'initiative de la Grèce il y a 22 ans avec l'Agenda de Thessalonique.
Je terminerai par le programme du ministre et de la vice-ministre et des Secrétaires d’Etat.
Demain, le ministre des Affaires étrangères rencontrera la haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Mme Kallas. Après leur rencontre, ils feront des déclarations à la presse.
Avant sa rencontre avec Mme Kallas, le ministre rencontrera les nouveaux dirigeants de l'organisation gréco-américaine AHEPA. De plus, le vendredi 7 novembre, il rencontrera le Secrétaire d’État adjoint aux Affaires étrangères des Etats-Unis, M. Michael Rigas.
Le 12 novembre, le ministre des Affaires étrangères participera à la 3e réunion intergouvernementale Grèce-Chypre qui se tiendra à Athènes.
En ce qui concerne le programme de la vice-ministre des Affaires étrangères, tel qu'il a été établi à ce jour, elle participera avec le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, M. Theocharis, au septième tour de consultations interministérielles dans le cadre du plan d'action gréco-allemand à Berlin. La semaine prochaine, la vice-ministre des Affaires étrangères rencontrera le représentant spécial du secrétaire général de l'OTAN pour le voisinage méridional.
Quant à M. Theocharis, le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères se rendra en Pologne du 12 au 14 novembre, où il participera en tant que chef de la délégation commerciale grecque au 5e Salon international et au congrès « Rebuild Ukraine ».
Le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, M. Loverdos, sera à Limassol le 10 novembre, où il participera à la réunion tripartite Grèce-Chypre-Égypte sur les questions relatives à la diaspora. Je vous remercie.
Novembre 6, 2025