Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, à la chaîne de télévision ERT et à la journaliste Thomaida Papaioannou, à l’issue de sa rencontre avec le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (Paris, 27 juin 2025)

Déclaration du ministre des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, à la chaîne de télévision ERT et à la journaliste Thomaida Papaioannou, à l’issue de sa rencontre avec le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (Paris, 27 juin 2025)

G. GERAPETRITIS : Nous avons tenu aujourd'hui une réunion bilatérale extrêmement importante avec mon homologue français à Paris. Nous avons discuté de questions d'intérêt bilatéral, européen et international.

Au niveau bilatéral, nous avons particulièrement souligné l'augmentation du commerce bilatéral enregistrée au cours des cinq dernières années et le potentiel de progression qui existe dans des domaines tels que l'énergie, la protection de l'environnement, l'intelligence artificielle et, bien sûr, les échanges éducatifs et les installations universitaires.

Nous avons discuté des questions européennes, en particulier de l'autonomie stratégique et des migrations. Ce sont deux domaines dans lesquels nous sommes en parfait accord avec le gouvernement français. La conviction de l'État grec est que l'autonomie de l'Europe, tant dans le domaine de la défense que dans le domaine géopolitique en général, apportera de multiples avantages à l'Europe et aux États membres.

En outre, sur la question de l'immigration, la Grèce et la France partagent les mêmes préoccupations. Nous sommes fermement convaincus que les frontières extérieures de l'Union européenne doivent être protégées et que les charges doivent être réparties équitablement.

En ce qui concerne les questions internationales, nous avons discuté avec mon homologue français de la situation à Gaza, dans la région élargie du Moyen-Orient, de la guerre en Ukraine, en Libye et en Syrie.

Pour ce qui est de Gaza, nous avons une vision commune des questions relatives au statut du Moyen-Orient au sens large. Nous avons noté la nécessité de mettre en place un mécanisme européen pour surveiller l'aide humanitaire actuellement fournie afin de prévenir une crise humanitaire catastrophique. Nous avons également discuté de la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Quant à l'Ukraine, nous condamnons l'agression russe qui se poursuit. Nous avons évoqué la question de la prévention des contournements du cadre de sanctions actuellement en vigueur à l'encontre de la Russie et la nécessité d'un cessez-le-feu immédiat et sans conditions afin de garantir l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine.

En ce qui concerne la Syrie, nous avons tous deux estimé qu'il fallait mener une politique de sécurité préventive beaucoup plus vigoureuse, en particulier à l'égard des communautés religieuses. Le gouvernement de transition doit démontrer concrètement son caractère inclusif, intégrer des membres des communautés religieuses dans tous les organes du pouvoir et garantir un environnement de sécurité absolue pour l'ensemble de la population.

Enfin, pour ce qui est de la Libye, nous avons évoqué nos défis communs, les questions liées à la migration. Et bien sûr, la question de la stabilité politique en Libye, qui, étant donné que l'Afrique, en particulier l'Afrique subsaharienne, se trouve dans une situation de tension générale, cela crée les conditions favorables à la propagation de la crise qui affectera également l'Europe.

JOURNALISTE : Et maintenant, j'aimerais vous interroger sur la Libye. Quelle est la position de la France concernant vos initiatives et la mission qui sera organisée en Libye ? Avez-vous discuté de l'aide de la France ?

G. GERAPETRITIS : Le ministre français des Affaires étrangères a manifesté un intérêt particulier pour les relations que nous développons avec la Libye et la possibilité d'une visite prochaine, et a demandé à être tenu informé de ces questions. La position du gouvernement français est qu'il doit y avoir une solution politique à la question libyenne, afin que la Libye, avec son propre programme, un programme qui lui appartienne, puisse passer à un régime qui soit unifié et fort.  

À l'heure actuelle, on observe une augmentation des flux migratoires en provenance de Libye, et ce des deux côtés, de l'est vers la Grèce et de l'ouest vers l'Italie. Il est important de noter que la Libye doit respecter strictement le droit international. Elle doit notamment respecter les règles du droit international maritime.  

La France partage pleinement les positions grecques selon lesquelles tous les États doivent se conformer pleinement au droit international de la mer, en particulier en Méditerranée orientale. Nous sommes convenus qu'il devait y avoir un cadre de compréhension afin que les États membres exercent leurs droits souverains sur la base du droit international et qu'il n'y ait aucune dérogation à ces droits.

Juin 27, 2025