Déclarations du ministre des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, à l'issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération de l'Espagne, José Manuel Albares Bueno (Athènes, 03.06.2025)

Déclarations du ministre des Affaires étrangères, Giorgos Gerapetritis, à l'issue de sa rencontre avec le ministre des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération de l'Espagne, José Manuel Albares Bueno (Athènes, 03.06.2025)

Je souhaite aujourd'hui la bienvenue à Athènes au ministre des Affaires étrangères de l'Espagne, mon cher ami José Manuel Albares Bueno. Monsieur le Ministre, bien que nous nous rencontrions régulièrement au sein des Conseils des Αffaires étrangères de l'UE et des Conseils des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN, c'est un plaisir et un honneur tout particuliers de vous accueillir aujourd'hui au ministère grec des Affaires étrangères.

L'Espagne et la Grèce ont un parcours historique parallèle.

Elles sont sorties de dictatures à peu près à la même époque et ont consciemment choisi la démocratie libérale et la voie européenne. En tant que pays méditerranéens et du sud de l'Europe, nous avons une compréhension commune des risques auxquels sont confrontés l'Europe et notre voisinage élargi. Notre politique étrangère repose sur le respect du droit international et la primauté de l'État de droit.

Forts de ces principes, nous sommes solidaires face à la crise humanitaire à Gaza, à la guerre en Ukraine et aux multiples défis auxquels est confrontée notre pays voisin, l'Afrique. L'Espagne a soutenu l'initiative grecque, lors de notre présidence du Conseil de sécurité des Nations Unies le mois dernier, dans la déclaration commune sur la protection des civils dans les conflits armés, et j'en remercie tout particulièrement le ministre. Cette déclaration, qui est l'expression d'un humanisme universel, a été approuvée par 80 délégations. Elle témoigne de la valeur du multilatéralisme international à une époque marquée par des crises multiples et complexes, où les valeurs fondamentales du droit international humanitaire et du règlement pacifique des différends sont remises en question.

Dans le contexte actuel, nous partageons l'avis du ministre selon lequel nous avons besoin d'une Europe plus forte que jamais. Nous avons besoin d'une UE qui réponde à la nouvelle réalité géopolitique, qui soit plus grande, plus compétitive et stratégiquement autonome. Une Europe fondée sur une véritable solidarité entre les États membres et sur le développement équilibré des peuples.

Avec le ministre, nous avons eu l'occasion d'examiner l'ensemble de nos relations bilatérales. Nous sommes convenus que, malgré notre excellente coopération, il existe une marge d'amélioration considérable dans les domaines du commerce, des investissements et du tourisme. Cela a d'ailleurs été confirmé par la mission commerciale qui s'est rendue à Madrid il y a quelques jours.

Nous pouvons également renforcer notre coopération dans le domaine de l'énergie, où la Grèce devient une plaque tournante et contribue de manière significative à la diversification et à la résilience énergétiques régionales et européennes.

 Deux questions qui nous préoccupent au sein de l'UE et de l'OTAN, mais aussi dans les forums MED9 et MED5, auxquels nous participons tous les deux, sont la crise climatique et l'immigration clandestine.

En ce qui concerne la crise climatique, les mesures préventives et les objectifs réalistes en matière de développement durable doivent nous guider et leur mise en œuvre doit être contrôlée efficacement.

En ce qui concerne l'immigration clandestine, l'Espagne et la Grèce, en tant que pays de premier accueil, supportons une charge disproportionnée. Nous sommes convenus de renforcer nos efforts afin que la gestion efficace des flux migratoires reste une priorité de la nouvelle politique migratoire européenne et de travailler ensemble à la promotion de voies légales de mobilité humaine.

Cher José Manuel, ce fut une excellente occasion aujourd'hui d'échanger nos points de vue sur tous les aspects de notre coopération au niveau bilatéral et multilatéral. Je vous remercie pour cette discussion fructueuse.

Le célèbre dramaturge espagnol Federico García Lorca, en avance sur son temps, a écrit : « Je sais qu'il n'y a pas de chemin direct. Il n'y a pas de ligne droite dans ce monde. Seulement un immense labyrinthe, avec des carrefours qui se croisent ».

Le monde contemporain engendre des interdépendances et des défis communs. Dans deux pays qui ont tant de caractéristiques communes, comme les nôtres, il est inévitable que nos chemins se croisent. Plus nous les emprunterons ensemble, plus nous gagnerons en sécurité et en prospérité. La Grèce et l'Espagne avancent main dans la main. Je vous remercie.

Juin 3, 2025