C'est avec une joie et un honneur particuliers que j'accueille aujourd'hui au ministère des Affaires étrangères le ministre d'État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines de l'Algérie, M. Ahmed Attaf.
La Grèce et l'Algérie sont unies par des liens d'amitié historiques qui reposent à la fois sur nos principes et valeurs communs et sur notre géographie commune.
Nous sommes situés dans la région géographique de la Méditerranée, à un carrefour stratégique entre trois continents, où se concentrent tous les défis contemporains qui préoccupent le monde entier : la sécurité maritime dans la navigation, le commerce, l'immigration, le changement climatique, le terrorisme.
En tant que pays méditerranéens, nous avons une perception commune des défis universels et partageons la même vision d'une mer de paix, de stabilité et de prospérité.
Votre visite aujourd'hui, Monsieur le Ministre, est la confirmation tangible de notre volonté d'intensifier le dialogue et notre coopération bilatérale dans divers domaines.
Elle fait suite au cinquième tour de consultations politiques entre nos deux pays, qui s'est tenu au début de cette année à Alger, sous la direction de la vice-ministre des Affaires étrangères, Mme Papadopoulou, à la tête de la délégation grecque.
Nous entretenons d'excellentes relations de coopération avec l'Algérie dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations Unies, dont nos deux pays sont membres élus. L'Algérie représente au Conseil de sécurité le groupe des pays arabes, avec lesquels la Grèce entretient traditionnellement des relations fraternelles.
Dans ce cadre, nous unissons nos voix sur la base du droit international, de la Charte des Nations Unies, du respect de la souveraineté, de l'intégrité territoriale, du règlement pacifique des différends et des relations de bon voisinage.
Nous avons récemment collaboré étroitement lors des consultations au Conseil de sécurité pour le renouvellement annuel du mandat de la mission de paix des Nations Unies, MINURSO, la mission pour le référendum au Sahara occidental. Je tiens tout particulièrement à féliciter le ministre pour son attitude extrêmement créative et son rôle déterminant dans l'adoption de cette résolution.
Nous mettons à profit notre rôle au sein du Conseil de sécurité pour d'autres questions cruciales, dans lesquelles nous jouons ensemble un rôle régional important.
Nous avons discuté de la situation à Gaza avec le ministre. Le maintien du cessez-le-feu est particulièrement crucial, tout comme la fourniture d'aide humanitaire. La réforme de l'Autorité palestinienne est essentielle pour créer les conditions nécessaires au lancement du processus politique qui mènera à la solution à deux États.
La Grèce sera activement présente à Gaza dès le lendemain et s'efforcera de contribuer à l'atténuation de la crise humanitaire et à la reconstruction de l'ensemble de la région.
Nous avons également discuté avec le ministre de la situation en Libye. La Grèce respecte pleinement la souveraineté de la Libye et soutient la résolution du conflit libyen par la tenue d'élections libres et équitables, sans ingérence extérieure, afin de mettre en place un gouvernement véritablement représentatif.
En ce qui concerne l'Afrique, et en particulier la région du Sahel, où la situation sécuritaire est aujourd'hui la plus complexe au monde, nous devons agir afin d'empêcher la propagation des conflits et d'atténuer les souffrances de la population civile.
La Méditerranée joue un rôle déterminant dans la réalisation de nos objectifs nationaux, qui sont également ceux de l'Union européenne, tels que la diversification énergétique, la gestion des flux migratoires irréguliers, l'interconnectivité régionale et la consolidation de la sécurité.
Dans une période de forte incertitude géopolitique, le renforcement stratégique des relations de l'Union européenne avec ses voisins du Sud, à travers le nouveau Pacte pour la Méditerranée et le renforcement de la coopération partenariale, est un objectif absolument crucial et stratégique pour la Grèce.
Monsieur le Ministre,
Lors de notre rencontre aujourd'hui, nous avons discuté de l'éventail des possibilités pour renforcer davantage nos relations bilatérales dans les domaines de l'énergie, du commerce, du tourisme et de la technologie.
Nous fixons comme échéance la réunion de la Commission interministérielle mixte début 2026, qui donnera un nouvel élan aux relations entre nos deux pays.
C'est dans cet esprit, et avec la sincère solidarité fraternelle que nous éprouvons envers l'Algérie et le peuple algérien, que je vous souhaite la bienvenue à Athènes, Monsieur le Ministre.
Décembre 10, 2025