
Monsieur le Ministre,
Tout d’abord, je tiens à vous remercier chaleureusement pour l’initiative de la Conférence de Paris sur la Syrie et pour l’invitation qui m’a été adressée à y participer. D’autant plus que, il y a seulement quelques jours, j’ai eu l’occasion de me rendre à Damas, où j’ai pu avoir un échange sincère et ouvert avec le Président par interim et le Ministre des Affaires étrangères de la Syrie, qui est parmi nous aujourd’hui.
Honorables représentants,
C’est un grand honneur pour moi de représenter aujourd’hui la Grèce à la Conférence de Paris sur la Syrie.
Nous sommes tous d’accord sur le fait qu’une Syrie stable et prospère contribuera non seulement à la paix et à la sécurité régionales, mais aussi internationales.
Par conséquent, le soutien à l’unité, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Syrie est un objectif commun à nous tous.
La Grèce soutient une transition politique sous souveraineté syrienne vers un gouvernement démocratique et légitime, qui n’exclura aucune communauté nationale ou religieuse et qui préparera une réforme constitutionnelle menant à la tenue d’élections, sans ingérence étrangère.
À mon avis, la nouvelle vision pour le peuple syrien doit reposer sur quatre piliers.
Premièrement, la levée progressive des sanctions; deuxièmement, la construction d’institutions résilientes; troisièmement, la reconstruction du pays; et quatrièmement, le retour des ressources humaines.
Concernant la levée progressive des sanctions, nous devons nous assurer que ces sanctions ne visent pas la population. Et, à condition que les engagements que nous avons entendus aujourd’hui soient respectés et fassent l’objet d’un examen périodique, les sanctions doivent être levées progressivement.
Bien entendu, les institutions syriennes doivent être résilientes, promouvoir des relations de bon voisinage et être pleinement conformes au droit international, y compris le droit international de la mer.
Nous devons adopter une approche fondée sur des principes et des enseignements, coordonnée et pragmatique, en ce qui concerne la construction d’institutions résilientes et le développement des capacités.
Cela ne concerne pas uniquement la nouvelle Constitution. Il s’agit également des principes constitutionnels, de la loi électorale, d’une justice indépendante, ainsi que de l’adoption de lois éliminant les discriminations.
Cette expertise peut être fournie par des organisations importantes, telles que la Ligue arabe, l’Envoyé spécial des Nations Unies ou encore la Commission de Venise, c’est-à-dire la Commission européenne pour la démocratie par le droit du Conseil de l’Europe.
Troisièmement, la reconstruction. Il est essentiel d’assurer un fonds spécial dédié à la reconstruction. J’ai personnellement eu l’occasion de constater l’ampleur des destructions dans le pays. Il est donc crucial d’agir rapidement pour restaurer les infrastructures de base, afin que les populations puissent vivre dans un environnement viable.
Enfin, je pense qu’il est important de mettre en place un plan cohérent de rapatriement, de facilitation des retours, tout en répondant aux besoins des personnes restées en Syrie. Un plan centralisé et bien organisé de retours volontaires doit être mis en place, dès que les infrastructures appropriées seront établies.
Nous serons présents pour soutenir le peuple syrien dans cet immense effort de redressement.
Je vous remercie.
Février 14, 2025