Μ. SPINDELEGGER: Mesdames et messieurs,
C’est un grand plaisir d’accueillir le ministre grec des Affaires etrangeres qui effectue sa premiere visite a Vienne. Nous avons discute d’un grand nombre de questions. Comme vous le savez, nous avons tout d’abord evoque le processus de reformes en Grece et je voudrais vous faire part de mon point de vue personnel en transmettant trois messages. Par la suite, M. Lambrinidis fera une declaration.
Premièrement, nous avons abordé les réformes et les décisions adoptées par le parlement européen à une large majorité, suite à la proposition du gouvernement grec. Ces décisions alimentent de grands espoirs que la Grèce, par le biais de ces réformes, entamera un autre parcours. Cela est très positif. Nous avons exprimé notre soutien à la Grèce pour ce qui est de l’emprunt accordé par l’UE.
Deuxièmement, nous avons abordé le plan de privatisations imminent, un plan particulièrement important pour la Grèce dans le cadre de ce plan de réformes. Mon interlocuteur m’a informé qu’en Grèce il existe un intérêt marqué pour la participation des entreprises autrichiennes. Je pense que cela est très positif et, dès lors que des plans précis se mettent en place, nous présenterons les modalités y relatives aux entreprises autrichiennes dont la participation pourrait probablement prendre la forme d’une jointe venture.
Troisièmement, nous avons également évoqué notre initiative commune relative aux Balkans occidentaux, une initiative lancée par la Grèce. Nous avons discuté des modalités qui nous permettrons de poursuivre cette initiative en vue de parvenir à un calendrier précis pour l’adhésion de tous les pays de la région à l’UE. La Croatie constitue la première réussite dans ce sens et la Grèce et l’Autriche poursuivront les efforts afin que tous les Etats adhèrent à l’UE.
M. Lambrinidis: Je suis particulierement content de visiter l’Autriche et l’Allemagne lors de ma premiere tournee. Je voudrais transmettre certains messages. Le peuple grec est reconnaissant de votre solidarite et de votre soutien au plan de reformes que la Grece a pris l’engagement d’appliquer, un plan juge necessaire. Mon deuxieme message est que le gouvernement grec et le peuple grec au prix de grands sacrifices, ont pris l’engagement d’appliquer de maniere efficace ces grands changements. Il est vrai que le deuxieme train de mesures economiques qui a ete approuve par le parlement est plus ambitieux par rapport au premier, mais je vous assure qu’il sera applique sans retard. Et ce grace a notre determination, aux sacrifices du peuple grec et au soutien du gouvernement autrichien et du peuple autrichien. Ni un seul euro ne sera perdu de l’argent investi par l’Autriche, en depit des rumeurs de ces derniers 18 mois concernant l’eventualite d’une faillite de la Grece. Et cela constitue un engagement de notre part.
Je suis très content de me trouver ici à l’heure où notre pays entame un plan de croissance de grande haleine. La croissance est tout aussi importante que la stabilisation budgétaire, non seulement en Grèce, mais aussi en Europe. J’ai eu l’occasion de discuter des opportunités qui s’offrent à la Grèce pour de grands projets d’investissements ces prochains mois. J’espère et je souhaite que d’importants investisseurs autrichiens participeront à ces processus. C’est une très bonne opportunité de voir les deux pays coopérer non seulement en théorie mais dans la pratique aussi.
Nous avons également discuté des Balkans occidentaux et de notre engagement commun d’assurer l’adhésion de ces pays à l’UE, ce qui est important pour la paix et la stabilité dans la région, mais aussi pour l’Europe. Bien évidemment, cela contribuera également au développement économique des Balkans. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer la continuation sans heurts de ce processus.
Nous avons également abordé des questions ayant trait au Moyen-Orient. Comme vous le savez la Grèce est très proche géographiquement de cette région et nous avons beaucoup de contacts. Nous nous engageons tous les deux à assurer de nouveau un soutien de la part de l’Europe en vue de réaliser cette vision démocratique de ces peuples, non seulement en théorie, mais aussi dans la pratique.
Enfin, nous avons parle du tourisme. J’ai invite le ministre des Affaires etrangeres en Grece cet ete. Je serais tres content de l’accueillir. En ce qui me concerne, je serai tout l’ete en Grece car je ne pense pas faire des vacances…Force est de signaler la hausse considerable des touristes visitant la Grece cette derniere periode. Les recettes du tourisme affichent une hausse de 10% environ. J’espere que des touristes autrichiens viendront en Grece, ce qui contribuera aussi au renforcement ulterieur de nos relations bilaterales, des relations traditionnellement tres etroites. Je suis convaincu que nos relations demeureront etroites et j’?uvrerai dans ce sens.
JOURNALISTE: En vertu de quelle loi la Grèce a-t-elle interdit le départ de la flottille pour Gaza ?
S. LAMBRINIDIS: Le ministère de la Protection du citoyen s’est basé sur une loi qui autorise le gouvernement à interdire le départ de bateaux s’il considère que la vie des passagers peut être en danger. Ce cas relève donc des dispositions de cette loi. J’aimerais également souligner que s’agissant de cette question, je suis entré en contact avec le SG de l’ONU, M. Ban-Ki Moon, dimanche dernier afin que je puisse informer les Nations Unies également de notre proposition, à savoir que la Grèce se charge de transporter l’aide humanitaire dans des conditions de sécurité. Il s’agit d’une proposition qui a fait l’objet de discussions avec d’autres pays de la région et elle est toujours sur la table.
Il est très important pur la communauté internationale de pouvoir garantir les meilleurs conditions pour la réouverture des négociations entre les Israéliens et les Palestiniens, dans le but de créer un Etat palestinien qui coexistera avec Israël de manière pacifique. Si nous réussissons à créer ces conditions, j’espère que nous aurons un premier succès, un succès dont nous avons tous besoin, que le peuple palestinien demande et que le peuple israélien attend.
JOURNALISTE: Comprenez-vous la colère des Européens et le fait que la Grèce leur fait perdre patience ?
S. LAMBRINIDIS: Oui, je le comprends et je crains que cela soit en partie dû au fait que la Grèce dans le passé ne se soit pas acquittée de ses obligations vis-à-vis de ses partenaires, ce qui a changé radicalement ces derniers temps. De grands changements ont lieu, des changements qui sont nécessaires. Ce que nous souhaitons maintenant c’est avancer. Ce climat négatif n’est pas bon et il ne contribue pas à la mise en œuvre des solutions dont nous avons besoin. Il est nécessaire pour l’Europe que la Grèce soit forte. Au contraire, de nombreuses vois demandent, en plein milieu de la crise, que chacun se retranche sur ses positions. Je pense que cela serait catastrophique. La puissance de l’Europe tient au fait que 500 millions de personnes au total ont uni leurs forces pour ce qui est des investissements, de la politique étrangère et de l’économie. Je ne peux imaginer une autre puissance politique au monde qui pourrait concurrencer celle de l’Europe. Une Europe toutefois faite d’antagonismes en période de crise est une Europe que, à mon sens, nous ne méritons pas. Je suis un Européen convaincu. Je m’engage à ce que mon pays remplisse ses obligations. Et je m’engage à lutter afin que l’Europe demeure attachée au principe de solidarité, qui est l’un des principes fondamentaux de l’UE. Telle est ma vision. Si nous réussissons à changer ce climat, je serais très heureux et très fier.
Juillet 7, 2011